Des oeuvres à raconter [Presse Océan]

CULTURE. L’écrivain Joël Kérouanton poursuit son « Dico du spectateur ». Une oeuvre numérique aborde la culture par la collecte de la parole transformée en matière littéraire.

L’écrivain nazairien veut faire évoluer son Dico avec une partie forum.

Il a souhaité composer un « inventaire des états du spectateur ». Un dictionnaire, une « oeuvre numérique » en ligne sur internet pour « collecter la parole » de ces mêmes spectateurs qu’il s’agisse de danse, de théâtre ou de musique. « L’idée est de valoriser un point de vue », explique Joël Kérouanton, « qu’il vienne du simple spectateur, des professionnels ou des élus qui définissent la politique culturelle ».

Son dico est né « par hasard » en 2009, pendant une résidence d’artiste au lycée expérimental de Saint-Nazaire. « On cherchait plusieurs manières de raconter des oeuvres d’art » raconte l’écrivain nazairien.

« DANS UN MÊME SPECTACLE, ON PASSE PAR UNE MULTITUDE DE SENTIMENTS »

Le processus a continué grâce à des partenariats noués avec des institutions culturelles (Athénor, l’Archipel - pôle culturel de Fouesnant) mais aussi le lycée Jean-Perrin à Rezé ou lors de formation d’animateurs socio-culturels [dans le département du Val d’Oise].

En collectant des impressions, Joël Kérouanton a pris la mesure de cette « matière inépuisable. Dans un même spectacle, on passe par une multitude de sentiments ».

Il en a donc fait un dictionnaire qui se consulte sur internet, en « s’autorisant quelques infidélités » via la réécriture « mais en restant fidèle au propos ».

« Je suis vraiment dans une approche de démocratisation de la culture, précise encore Joël Kérouanton, car le spectateur est toujours actif. Tout le monde peut avoir un avis ». Même si, comme il le relève, «le piège, parfois, c’est l’injonction de comprendre ».

Au total, son Dico du spectateur propose 180 définitions qui se dégustent comme des petits textes et brossent à travers la critique l’éventail des sentiments humains.

Une « oeuvre littéraire, collaborative et évolutive » que l’écrivain va poursuivre avec le Conservatoire de Saint-Nazaire. Il rêve également de collecter les spectateurs du Life. Comme autant de nouvelles pistes de réflexions.

Presse Océan, dimanche 02 décembre 2017